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L’écoféminisme dECOdé : mère nature, femme du monde, même combat ?



Elle est la mère nourricière, la femme sous le poids d’un système patriarcal – à l’instar d’une nature exploitée - ou encore, au sein du foyer, la principale responsable des tâches ménagères comme le tri des déchets ou la lutte contre le gaspillage alimentaire… Eh oui, le lien étroit entre les femmes et l’environnement n’avait pas échappé à Françoise d’Eaubonne dans les années 70. Existe-t-il une convergence ou même une véritable corrélation entre la crise écologique et les inégalités femmes-hommes ? Les féministes nous invitent à y réfléchir … quelques pistes de réflexion des Experts LLP.


L’écoféminisme : la planète, une femme comme les autres ?


C’est une femme visionnaire, dans les années 70, qui donne naissance à ce néologisme. Activiste marxiste et féministe, Françoise d’Eaubonne, de façon inédite, établit dans son essai de 1974 Le féminisme ou la mort l’étroitesse du lien entre la cause des femmes et l’écologie :


« C’est une urgence que de souligner la condamnation à mort, par ce système à l’agonie convulsive, de toute la planète et de son espèce humaine, si le féminisme, en libérant la femme, ne libère pas l’humanité toute entière, à savoir, n’arrache le monde à l’homme d’aujourd’hui pour le transmettre à l’humanité de demain »

L’écoféminisme est né. De la soif insatiable du patriarcat pour le pouvoir naît l’illimitisme et le « lapinisme phallocratique » néologisme d’Eaubonnien pour qualifier la propension masculine à imposer, à travers les politiques natalistes, la procréation aux femmes. On exploite le corps des femmes comme les ressources de la planète. Des mots qui font particulièrement écho aujourd’hui.


Le 8 mars 2019, à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, c’est la jeune activiste suédoise Greta Thunberg qui twittait la connivence entre le féminisme et l’écologie :


« Today is #WomensDay. Today we honour sisterhood. Nowhere in the world today women and men are equal The more I read about the climate crisis the more I realise how crucial feminism is. We can’t live in a sustainable world unless all genders and people are treated equally #8march »

« C’est aujourd’hui la #JournéeInternionaleDesFemmes. La sororité est à l’honneur. Plus je lis sur la crise du climat, plus je réalise à quel point le féminisme est crucial. Nous ne pouvons pas vivre dans un monde durable sans égalité entre les genres et les personnes.”


Le 18 août 2021, Sandrine Rousseau, candidate à la primaire écologiste, définissait à son tour au micro d’Hélène Roussel sur France Inter


"L'écoféminisme c'est dénoncer ce qui est au cœur de notre système économique et social, c’est-à-dire la prédation. On prend, on utilise, on jette",.

Une situation féminine délicate face au climat ?


S’il est un domaine, à l’échelle du monde, ou la situation des femmes est particulièrement précaire, c’est bien l’environnement. La précarité des femmes face aux conséquences du changement climatique est affolante : elles sont en première ligne des catastrophes naturelles comme l’évoque le programme de développement des nations-unies depuis son site. Lors des séisme et tsunami du 26 décembre 2004, la majorité des victimes déplorée étaient… des femmes. 80% des victimes en Indonésie, 73% en Inde du Sud, 65% au Sri Lanka. De nombreux hommes avaient en effet quitté les régions côtières pour travailler en ville, alors que les femmes étaient restées sur place pour élever les enfants et gagner de quoi les nourrir en déchargeant les bateaux de pêches. Incapables de nager ou de grimper aux arbres, ces femmes n’ont pu échapper à la déferlante.


Dans les pays développés, la situation des femmes est certainement moins tragique… mais la pression sociale et la charge mentale liée à la préservation de l’environnement revient tout de même majoritairement… aux femmes ! Moins gaspiller, consommer local, trier et réduire ses déchets, réduire la consommation d’eau des machines… autant de tâches domestiques encore assumées par les femmes. Encore un signe que le chemin vers l'égalité est long.


Comment devenir un.e écoféministe :


Dans son dernier ouvrage consacré au féminisme, Futur.es, la journaliste Lauren Bastide présente la portée – salvatrice – de la pensée féministe :


« J’ai la certitude qu’on trouve dans la pensée féministe plusieurs clés essentielles pour construire un futur plus acceptable que ce qui se dessine. »

L’écoféminisme n’est pas (que) l’affaire des femmes. Se dire qu'en cessant de considérer la nature comme une possession, on peut envisager un monde plus sain n'est pas réservé aux femmes ! Les valeurs prônées sont universelles et inclusives. Une bienveillance vs. une domination patriarcale nocive : bienveillance envers les autres, envers l’environnement. Oublier l’absolu et être ouvert à la nuance, atténuer les barrières des genres et les inégalités dans sur tous les sujets.


A ce sujet, les experts de La Ligne Pélican se sont penchés sur l’épineuse question de l’égalité au travail dans une capsule orientée entreprise : Comment devenir un homme féministe au travail à écouter d’urgence !


Par ailleurs, pour bien comprendre les enjeux de l'écologie dans un monde en plein bouleversement climatique, les experts LLP vous proposent un dossier thématique consacré à l'écoanxiété avec une toute nouvelle capsule audio : Eco anxiété et santé mentale. On vous laisse écouter... et méditer.

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